Déclaration de l’APDH relative au mouvement de la FESCI et à la situation sécuritaire du pays.

Depuis le lundi 11 septembre 2017, des étudiants ainsi que des élèves manifestent bruyamment sur les campus universitaires et dans certains établissements d’Abidjan, à l’appel de la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire(FESCI).

Ces manifestions qui perturbent les inscriptions qui y ont cours, visent à interpeller les autorités sur les coûts exorbitants des inscriptions pratiquées dans les établissements secondaires et supérieurs selon des responsables de la FESCI.

Comme réponse à ces manifestations, les autorités ont opposé une farouche répression faisant de nombreux blessés et plusieurs arrestations parmi les élèves et étudiants et les élèves.

L’on a vu circuler sur les réseaux sociaux des vidéos d’étudiants se faisant sauvagement bastonner par des éléments de la police, attestant de la violence de cette répression.

L’APDH note que ces graves évènements surviennent dans un climat sécuritaire délétère, dominé par des attaques de plusieurs brigades de gendarmerie, et la montée en puissance du phénomène « d’enfants microbes » qui ont fait plusieurs victimes dans les rangs des forces de l’ordre et des civiles.

Pour mémoire, l’on se souvient que ces jeunes en conflit avec la loi avaient atrocement assassiné un policier à coup d’arme blanche la semaine dernière, sans que les meurtriers ne soient arrêtés jusqu’à ce jour.

L’APDH rappelle que dans tout Etat de droit, la sécurité de tous les citoyens et de leurs biens incombe exclusivement à l’Etat.

Aussi, au regard de ce qui précède et en raison de la situation sécuritaire fragile que traverse le pays, l’APDH voudrait faire les recommandations suivantes.

L’APDH demande au gouvernement de mettre tout en œuvre pour assurer la protection des citoyens et de leurs biens non seulement contre la montée en puissance du banditisme de façon générale, mais aussi et surtout, contre les agressions récurrentes perpétrées par des enfants en conflit avec la loi (communément appelé microbes) qui semblent en pleine recrudescence ces jours ci.

L’APDH invite le gouvernement à trouver une solution définitive à ce phénomène dont les causes sont liées au conflit militaro politique qu’a connu la Côte d’Ivoire entre 2002 et 2011 ; au risque de voir la population se faire justice et basculer ainsi dans la vendetta.

Quant à la gestion des manifestations de la FESCI, L’APDH

Appelle le gouvernement à respecter les libertés d’opinions et de manifestations garanties par la constitution du 8 novembre 2016.

Appelle le gouvernement à la retenue dans ses opérations de maintien d’ordre.

Lui demande d’inviter les membres de la FESCI à la discussion afin de trouver une solution à la question lancinante du coût exorbitant des inscriptions né de la double inscription imposée aux élèves et aux parents d’élèves.

Demande  à la FESCI de surseoir à ces méthodes violentes de revendication.

En tout Etat de cause l’APDH invite l’Etat à éviter d’envenimer la situation sécuritaire déjà fragile et à privilégier la protection des vies humaines.

Fait à Abidjan le 18 septembre 2017

Pour le BEN

Le Président

Abraham Denis YAUROBAT

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