Côte d'Ivoire :Déclaration de l’APDH relative à la mutinerie d’une partie de l’armée.

Depuis le lundi 08 mai 2017, les Casernes Ivoiriennes sont de nouveau en ébullition avec des tirs nourris de soldats. Le mouvement qui a commencé à Bouaké s’est étendu presqu’à toutes les villes militaires du pays d’après les informations relayées par la presse.

A Bouaké, le mouvement est marqué par le blocus imposé aux entrées et sorties de la ville et le contrôle des points essentiels de ladite ville par des militaires déchainés, aux dires de témoins. Des informations font état d’un mort, plusieurs blessés et d’importants dégâts matériels avec le saccage du siège local du Rassemblement des Républicains (RDR). Et la situation est toujours en cours.


Le mercredi, 10 mai, la Télévision Nationale a diffusé les images d’une cérémonie entre le Chef de l’Etat et des soldats censés représenter les soldats en colère. Cette cérémonie qui devait ramener le calme, sera suivie par une intensification du mouvement et dans la même soirée, sur le plateau du journal télévisé de 20h, le Chef d’Etat-major, suite au Ministre de la défense prônait la fermeté face aux mutins en ces termes : ‘’tout militaire se livrant à des actes répréhensibles s'expose à des sanctions disciplinaires sévères telles que prévues par le règlement".


Il faut relever aussi l’appel à manifester contre le mouvement des soldats par le Parti du Président de la République ; Lequel appel donnera lieu à quelques regroupements des militants de ce parti à travers le Pays.
Cette situation appelle l’analyse suivante :


L’APDH rappelle que pour les pays résilients comme la cote d’Ivoire, la réforme du secteur de la sécurité est cardinale pour la consolidation pour la paix. En Côte d’Ivoire, le processus RSS et DDR ont été mené selon des critères qui ont privilégié la récompense de milicien que des compétences avérés en matière militaires. Ainsi, l’armée s’est retrouvée dans toutes ses composantes avec plus de 10mille soldats sachant à peine lire et écrire.

Les critères même de promotion des officiers ont été dévoyés et des soldats du rang ce sont retrouvé dans la chaine de commandement. Cette situation est sérieuse et préoccupante pour l’avenir et la stabilité de la cote d’Ivoire. Les mutineries à répétition de soldat sans éthique militaire en est la conséquence.
L’APDH note que cette situation qui entache les activités économique de la cote d’Ivoire jette une hypothèque sur la sécurité et la sureté des personnes et des biens.
Que faut-il faire à présent ?
Pour L’APDH, il faut faire ce qui aurait dû être fait, à savoir reprendre la réforme de l’armée sur la base de critère de niveau d’étude et de compétence sans complaisance ethnique et politique, pour doter la Côte d’Ivoire d’une véritable armée républicaine.

Pour l’actualité en cours, L’APDH appelle le gouvernement à éviter le recours à la force, afin de préserver d’éventuelles vies humaines.
L’APDH insiste auprès des partis politique afin d’éviter les appels à la confrontation entre les mutins et les populations civiles.
La sécurité des populations et de leur bien incombe au gouvernement.

Pour l’APDH, le Président.

Abraham Dénis YAUROBAT

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