DECLARATION DE l’APDH SUR LA CRISE POLITIQUE AU BURKINA FASO

Confronté à une contestation populaire qui s'est amplifiée les 30 et 31 octobre 2014, suite à sa volonté de révision constitutionnelle à l’effet de briguer un 5eme mandat en 2015, Le Président Compaoré a été contraint à abandonner le pouvoir. Il s’est réfugié en Côte d’Ivoire, où sa présence a été confirmée par un communiqué de la présidence ivoirienne.

L’APDH voudrait exprimer ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées et au peuple Burkinabé dans son ensemble et souhaiter un prompt rétablissement à tous ceux qui ont été blessés au cours du drame qui a entrainé la chute brutale du régime de Compaoré.

Aussi l’APDH voudrait faire les observations suivantes :

1°) L’APDH regrette énormément l’entêtement du Président déchu, à vouloir coûte que coûte réviser la constitution malgré l’hostilité visible de la majorité des citoyens et de la société civile burkinabés contre un tel projet. L’APDH estime qu’après 27 ans de pouvoir, le régime en place devrait avoir développé suffisamment d’expérience pour connaitre son peuple, ou tout au moins entendre l’appel des grandes puissances alliées qui invitaient le Président Compaoré à renoncer à une telle initiative. Cela aurait eu pour conséquence d’éviter les violences qui ont malheureusement occasionné les nombreuses pertes en vie humaines, les blessés et les destructions de bien publics et privés. 

2°) L’APDH déplore l’implication diplomatique très tardive de la CEDEAO, de l’Union Africaine, et de l’ONU dont les instruments de paix, auraient eu pour mérite sinon d’empêcher un embrassement de la situation, du moins de tempérer les ardeurs des différents acteurs politiques burkinabés de la crise et éviter ainsi les violations massives des Droits de l’homme que nous dénonçons aujourd’hui.  

3°) En tout état de cause, l’APDH prend acte de la démission de M. Compaoré du pouvoir, et exhorte les nouvelles autorités extra constitutionnelles à veiller à la sécurité des biens et des personnes, à ouvrir une transition courte qui aboutira à l’organisation d’élections justes, libres et transparentes à l’effet d’un retour à la vie constitutionnelle.

4°) L’APDH invite par ailleurs les Chefs d’Etats africains au respect scrupuleux des constitutions de leurs pays, en s’abstenant de toute révision sans fondement et sans intérêt national.


Fait à Abidjan le 1er novembre 2014
Pour le BEN de l’APDH,
Le Président : Abraham Denis YAUROBAT

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